samedi 3 février 2018

LE RIDEAU DECHIRE DE HUBERT ZAKINE

La bataille d'Alger

Les parachutistes du général Massu investirent la Casbah d'Alger afin d'anéantir l'organisation rebelle rendue maîtresse du quartier par la crainte qu'elle inspirait. En effet, depuis 1955, le FLN rançonnait les commerçants et les habitants de la vieille ville, enrôlés de force des facteurs parmi la jeunesse musulmane, trouvant dans ce véritable puzzle de béton, un refuge sûr parce qu'ignoré des forces de l'ordre.
Le FLN s'approprie à ce terrain de prédilection, propice à la circulation d'idées révolutionnaires, bénéficiant, par ailleurs, de la mansuétude et de la faiblesse des gouvernements qui se relayaient dans l'incapacité à résoudre le problème qui se posait à la conscience française. À savoir l'utilisation des grands moyens afin de réduire la rébellion à sa plus simple expression. Il me semblait aberrant que la France se privât d'une partie de ses arguments de défense afin de ne pas heurter la sensibilité d'une partie de l'opinion métropolitaine soutenue par quelques intellectuels qui menaient une campagne de dénigrement envers les hommes chargés du rétablissement de l'ordre en Algérie.
Cette intelligentsia avait simplement oublié que les adversaires de la France ne jouaient pas oublier mais massacraient, écorchaient, éventraient, amputaient des fils et des filles de France. Que leur seul souci en posant leurs bombes étaient de toucher le plus de Français possibles qu'ils soient européens ou musulmans. Ne leur importait que le nombre. Que des femmes, des hommes, des enfants qui tombaient et leur tache était accomplie.
Jusqu'à la bataille d'Alger.
Mes tantes résidant rue marengo, je profitais de chaque moment de liberté pour assister, de leur balcon, au travail des parachutistes qui sera tant controversé dans les années futures lorsque l'armée ne sera plus considérée par l'opinion métropolitaine comme une force dissuasive, garante de paix, recevant de plein droit à la reconnaissance de la nation pour son action passée et à venir.
Armée de « poêles à frire », les léopards passèrent au peigne fin chaque habitation, chaque commerce, chaque terrasse. Les arrestations succédèrent aux arrestations, les vérifications d'identité aux emprisonnements.
Je me voyais partagé par deux sentiments contradictoires qui menaient une campagne d'endoctrinement dans mon esprit. La désagréable impression de voir des musulmans de nationalité française parqués dans des camions comme de vulgaires malfaiteurs afin de subir un interrogatoire en règle. Certains s'étaient sans doute couverts de gloire lors de la dernière guerre mondiale et, aujourd'hui, l'armée française à laquelle ils ont appartenu de plein droit leur faisaient l'injure de les confondre avec les sinistres poseurs de bombes.
Certaines séquelles de ces jours marqueront à jamais le cœur de ses hommes qui ne pardonneront pas à la France de ne pas avoir respecté leur glorieux passé tricolore.
S’opposant à ce sentiment de malaise qui s'immisçait dans moi, la nécessité de mettre fin par tous les moyens à cette folie meurtrière du FLN, à sa mainmise sur la population d'une Casbah livrée à la dictature du couteau, à cette installation d'une germe de la haine au sein des deux communautés finit par emporter mon adhésion.
Les hommes du général Massu réussirent dans leur entreprise de démantèlement de l'organisation rebelle mais, au-delà de cette satisfaction, ils remportèrent sur leurs adversaires une victoire psychologique fondamentale qui fut la libération morale de la population indigène du joug du FLN en un temps record.
Si les musulmans respectèrent les léopards par crainte ou par reconnaissance, la population européenne liaison sans ça, leur vouant une admiration pas très éloignée de l'amour. Le magnétisme se dégageant de leur tenue camouflée leur valait un succès incontestable auprès des filles d'Algérie. Chaque enfant ne rêvait que d'endosser le glorieux destin des hommes du général Massu.
Le béret vert ou rouge et la casquette Bigeard avait supplanté dans le royaume interdit aux adultes le chapeau de Zorro et le couteau de Tarzan.
Dans les rues et les jardins, les paras et les fellaghas représentaient la version moderne revue et corrigée par les événements d'Algérie du jeu traditionnel des gendarmes et des voleurs. Grâce à l'action du général Massu et de ses hommes, Alger vécu une année sans bombes, sans grenade, sans blessés ni tués. Sans peur du lendemain. Sans la crainte d'un coup de téléphone assassin nous vous annonçons le décès d'un être cher. Alors, la ville blanche retrouvera l'insouciance oublia ses jours de révolte et de sang.

1 commentaire:

  1. Les Métropolitains ne se sont pas donné la peine d'analyser ce que tu mentionnes au début de ta narration. Tu es un véritable livre d'histoire, Hubert... L'histoire vraie, pas celle tronquée

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